Inspirée par son amour pour Venise, cette artiste fait dans la dentelle…

C’est lors d’un énième voyage dans la Cité des Doges qu’elle fait la connaissance de Monica Burkovic, une experte en la matière tenant une boutique au cœur de la ville. La rencontre entre les deux femmes tombe d’autant mieux que la Vénitienne propose des stages pour que son art perdure plutôt que de disparaître avec elle. Durant plusieurs hivers consécutifs, Marie s’initie donc à la technique du perlage façon Sérénissime, sans encore imaginer qu’elle en fera un jour sa profession. Mais à la suite d’un drame dans sa vie privée, elle se détourne de la psychologie pour lui préférer la création à travers ses chers perlinés. “J’ai évidemment adapté la technique à ma sensibilité”, précise-t-elle, en se lançant dans une foule d’explications techniques concernant les motifs, mais aussi sa façon de travailler à partir d’un fil de nylon souple, avec des allers-retours multiples à travers chaque perle pour apporter du corps au bijou et lui conférer un aspect de dentelle.

C’est ainsi qu’on découvre chez Marie un penchant pour les courbes et les impromptus. Pas de plan ni de schéma préétabli, mais des bijoux qui s’élaborent au gré des mouvements, au feeling, tant pour les colliers et les bracelets que les pendentifs ou les boucles d’oreilles. “Il m’arrive d’y associer des éclats de verre de Murano d’un diamètre plus important. Parfois, j’y intègre aussi de l’agate, de la cornaline ou des pierres semi-précieuses.”

On l’a compris, chaque bijou, unique, est le fruit d’un instant qui rend hommage à la ville chère à son cœur, une Venise ondoyante, “belle de partout, quel que soit l’angle sous lequel on la découvre”. Et de s’extasier sur les façades, les ponts, les reflets sur l’eau, les vitrines des boutiques… “On y trouve aussi du très bel artisanat, des tissus qu’on ne voit pas ailleurs et, bien sûr, de superbes créations en verre de Murano.”

Rappelons que Murano est une petite île dans la lagune de Venise, où l’art du verre a plus de mille ans de tradition. Seuls les objets qui y sont fabriqués peuvent être commercialisés en tant qu’œuvres d’art en verre de Murano. “Comme Venise n’a jamais vraiment eu de tradition horticole”, explique Marie, “ses habitants ont utilisé le verre notamment pour confectionner des fleurs factices, d’énormes bouquets à la démesure des palais vénitiens.”

Mais revenons à son travail d’artisan en dentelles de pierre. Depuis le mois d’avril dernier, elle s’y consacre entièrement et présente ses collections dans un show-room situé à son domicile, au 29 de l’avenue de Jassans à Limelette. Il suffit de prendre rendez-vous en la contactant via son site (marieleperline.be) et elle vous ouvrira toutes grandes les portes de Venise à travers des créations qui font rêver. “Ce sont des bijoux habillés et très raffinés. Ils conviennent particulièrement pour les belles occasions. Je peux aussi travailler sur mesure, par exemple en partant d’une robe de mariée. Tous les prétextes sont bons pour rendre la vie plus belle !”

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Si Marie de ­Hepcée enseigne encore à l’École européenne de Laeken en tant que professeur de bijouterie et anime des ateliers créatifs à Court-Saint-Étienne et à Ottignies, elle n’en compte pas moins se consacrer à part entière à ce qui est devenu sa vocation. Son objectif est double­ : pouvoir en vivre et transmettre à son tour la merveilleuse technique des perlinés !