À la découverte des vestiges de Mariembourg, forteresse belge du XVIe siècle au XIXe siècle
Sur les traces de la forteresse
Si celle-ci a disparu définitivement en 1853, bien des éléments de ce passé militaire subsistent à Mariembourg. Le tracé des rues au départ de la place Marie de Hongrie rappelle encore le plan radioconcentrique de la place forte, tandis que des boulevards ont épousé le tracé des remparts. La place est divisée en deux zones, l’une plantée de tilleuls, l’autre pavée. Au centre de cette dernière, une pompe monumentale a été érigée en 1863 sur l’ancien puits. Un double socle circulaire abrite quatre bassins en pierre bleue, au centre desquels se dresse une colonne annelée. Parmi les édifices d’intérêt de la place, on trouve l’hôtel de ville. Cette bâtisse néogothique a été érigée en 1884 sur les plans de l’architecte François Baclène et jouxte l’extrémité orientale de l’arsenal, édifié en 1819 par les Hollandais.
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C’est également sur la place que se dresse l’église Sainte-Madeleine, dont la création a suivi de quelques années celle de la place forte. Cet édifice de la seconde moitié du XVIe siècle, agrandi au siècle suivant, est notamment caractérisé par sa façade en appareil calcaire sommée d’une haute tour, que termine une flèche formée de deux tambours octogonaux surmontés d’un bulbe. Le sanctuaire arbore notamment un blason aux armes de Marie de Hongrie, situé sur un portail d’influence Renaissance. Plusieurs pierres tombales de gouverneurs et capitaines de Mariembourg se trouvent également dans l’édifice. La totalité de la place Marie de Hongrie a été classée comme site en 1980.
Créée à des fins stratégiques, la ville abritait une garnison placée sous la direction d’un gouverneur, dont l’habitation existe toujours en partie rue de France. Bordant à l’origine une excroissance de la place Marie de Hongrie, cette demeure du XVIIe siècle a été modifiée au fil du temps, comme l’indique l’arc en plein cintre rebouché puis percé de deux portes. Plus loin, dans la même rue, celle qu’on surnomme la “maison espagnole” est datée de 1610 par un écu ; elle est caractéristique des anciennes bâtisses de la place forte, érigées en moellons de calcaire. La “maison du major”, autre vestige du passé défensif de Mariembourg, se situe dans la rue d’Aarschot. Caractérisée par une façade encadrée de deux tours carrées, elle a été construite au début du XVIIIe siècle et est encore aujourd’hui pratiquement intacte.
La chapelle Notre-Dame de la Brouffe
Classée le 18 mai 1982, cette chapelle témoigne d’une histoire plus ancienne que celle de la forteresse. Au Moyen Âge, le terrain actuellement occupé par le cimetière de Mariembourg était la propriété de l’abbaye de Lobbes, qui l’avait acquis au IXe siècle. En 1134, le domaine est cédé à l’abbaye de Floreffe, qui décide d’y fonder un couvent de norbertines ; un prieuré de prémontrés le remplace en 1270. Ces derniers quittent les biens de l’abbaye en 1546, lorsqu’elle est rachetée par Charles Quint. De ce complexe religieux ne subsiste aujourd’hui que la chapelle Notre-Dame de la Brouffe, située au milieu du cimetière et qui doit son nom à une petite rivière se jetant dans l’Eau blanche à Mariembourg. Ce sanctuaire de tradition gothique, construit en moellons de calcaire dans la première moitié du XVIIe siècle, se compose d’une nef unique terminée par un chevet à trois pans. On y accède par un portail mouluré. Avant celui-ci, un parvis plus récent a été aménagé au début du XIXe siècle. Sur la clé de la porte se trouve l’inscription suivante : “En 1793, ce portail fut détruit et en 1811, fut reconstruit”. À l’intérieur de ce parvis a été réinstallé un beau pavement en damier, provenant de l’église disparue des sépulcrines de Mariembourg. La chapelle abrite une statue de la Vierge datée de 1653. Dans les années 1950, l’édifice a été orné de peintures murales dues aux artistes montois Georges Boulmant et Zéphir Busine, qui racontent son histoire. Le plafond a enfin été orné de seize panneaux peints par Jacques de Dixmude.