À la découverte des plus beaux villages de Wallonie : Soulme, le cœur des Fagnes namuroise

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Ce minuscule village empreint de charme possède également une riche histoire. Un cimetière gallo-romain, retrouvé par des archéologues, atteste de son existence à l’Antiquité. Le plus ancien texte mentionnant Soulme remonte à 1057. Il s’agit d’un document de l’évêque de Liège, Théodouin, qui précise que le village entre dans les possessions de l’abbaye de Florennes. Ce sont les moines qui, au XIe siècle, érigent la première église de Soulme. Durant la majorité de son histoire, l’élevage des moutons et des bêtes à cornes, ainsi que l’exploitation forestière animent la vie des Soulmois. À la fin du XVIIIe siècle débute l’exploitation d’un marbre local. Le patrimoine n’est pas en reste : Soulme compte vingt-et-un biens repris à l’inventaire régional du patrimoine, dont trois sont classés.

L’église Sainte-Colombe et ses abords

Ce vénérable édifice en moellons de calcaire, entouré par les murs de son cimetière, est bordé au sud par une rangée de grands marronniers. Autrefois plus nombreux, il en reste aujourd’hui cinq, qui affichent une hauteur de près de 13 m. Inscrits sur la liste des arbres remarquables, ils voisinent avec un tilleul de Hollande, lui aussi répertorié et d’une hauteur similaire. Au centre de l’îlot emmuraillé, l’église Sainte-Colombe comprend une tour romane du XIe siècle, à l’ouest, trois nefs gothiques du XVIe siècle et un chœur à chevet plat du XIIIe siècle. La grosse tour talutée, de plan carré, n’a conservé aucune de ses ouvertures d’origine. Elle a été percée d’un nouveau portail, de style néoclassique, en 1811. Elle est surmontée d’une courte flèche d’ardoises qui lui donne un air trapu. La nef est encadrée de collatéraux autrefois pourvus de trois pignons transversaux qui encadraient les fenêtres gothiques en tiers-point, refaites au XIXe siècle du côté nord. Celui-ci a toutefois conservé une base du XIIIe siècle. L’édifice est dédié à sainte Colombe, personnage moins connu dans nos régions. Colombe de Sens, vierge martyre, a été décapitée vers 274 sous l’Empire romain. Notamment invoquée contre la fièvre, elle est surtout vénérée en France car, en Belgique, rares sont les lieux de culte qui lui sont dédiés. L’église a été classée comme monument en 1947, puis comme site en 1979.

Soulme ©SPW-AWaP – Vincent Rocher

Le vieux moulin à eau et son environnement

Au cœur de la vallée de l’Hermeton, l’ancien moulin de Soulme a été bâti à l’écart du village à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle. Il est l’héritier de plusieurs autres constructions, dont la plus ancienne remonte au XVe siècle. Ce moulin primitif a été détruit par les troupes du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1466 lors du sac de Dinant. Reconstruit en 1501, il fait alors office de moulin banal pour l’abbaye de Florennes. Sa troisième reconstruction date de l’Époque moderne. La date de 1744 est gravée à divers endroits, notamment sur une pierre située près du bief. Il a par la suite été réaménagé, en 1797, comme l’indique la date gravée sur la porte, qui est sans doute d’origine. La construction primitive est coiffée d’une volumineuse toiture, remaniée par après et consolidée d’une grosse chaîne d’angle à gauche. De ce côté également se place une lourde porte en anse de panier. Sur les deux façades principales, les fenêtres à linteau droit datent des travaux effectués en 1797. La bâtière est éclairée par des lucarnes, trois d’un côté et deux de l’autre. À l’intérieur, la machinerie est toujours en état de marche et le bief, les vannes et le déversoir sont encore en place. Le site est actuellement réaffecté en seconde résidence et en gîte. Il est classé comme monument et comme site depuis 1976. De plus, les ouvrages érigés en amont et en aval ont été classés comme monuments en 1995. Il s’agit du bief, du barrage situé en amont avec ses vannes, ainsi que du pont sur l’Hermeton.

L'ancien Moulin
L’ancien Moulin ©SPW-AWaP – Vincent Rocher

Un patrimoine traditionnel

Bien des édifices du village méritent d’être admirés. Seule une balade dans les rues et ruelles de Soulme permet d’en avoir un aperçu exhaustif. On remarquera l’ancienne ferme des moines, témoin du passé d’Ancien Régime. Datée de la première moitié du XVIIIe siècle, elle affiche un volume large et profond, protégé par une toiture à croupes. La rue Désiré Mathieu vaut, elle aussi, le détour. La ferme modeste située au no 11 date du deuxième tiers du XIXe siècle. Elle se place en léger retrait de la voirie et affiche de beaux moellons calcaires. Plus loin, une ferme perpendiculaire se trouve au no 19. Cette implantation, rare dans le village, anime le paysage. Le logis est millésimé 1849 et se greffe à des dépendances en retour d’équerre. Entre les deux, une courette est plantée d’un bel arbre. Au no 27, c’est une ferme multicellulaire qui se dresse. Elle développe en longueur trois anciennes cellules : le logis et ses deux travées de baies et son toit de tuiles orangées, une ancienne table dotée d’une porte élargie et enfin une grange, caractérisée par son entrée charretière.

Nous ne pourrions oublier l’ancien presbytère, dans la rue Sainte-Colombe, au cœur de l’enclos formé par l’église et le cimetière. Imposant, classique, il a l’allure d’une demeure cossue, une des plus anciennes du village. Remanié au cours du XVIIIe siècle, il a été érigé dans la première moitié du XVIIe siècle. Enfin, témoin de la vie d’antan et d’une époque où Soulme était le siège d’une commune, l’ancienne école et maison communale a été inaugurée en 1874. Située au centre du bourg, reconnaissable, elle affiche une architecture rigoureuse qui la distingue des bâtiments ruraux.

Soulme
Soulme ©SPW-AWaP – V. Rocher